Imaginez ceci : une assiette de pâtes, votre partenaire en face de vous et un coucher de soleil doré à 21 heures — peu de choses semblent plus romantiques qu’un dîner estival en plein air. Du moins, jusqu’à ce que les brûlures d’estomac vous réveillent à 3 heures du matin.
Les dîners tardifs sont en train de perdre en popularité. Les données récentes d’OpenTable montrent une augmentation des réservations précoces : les réservations à 18 heures à Londres ont bondi de 11 %, tandis que celles à 17 heures ont augmenté de 10 %. La génération Z semble être à l’origine de ce changement. La société technologique hôtelière Zonal a constaté que l’heure moyenne du dîner est désormais 18h12, en grande partie grâce aux jeunes convives. Les données de Yelp pour 2024 confirment que cette tendance se propage aux États-Unis, les jeunes générations optant pour des repas plus précoces.
Les raisons varient — horaires de travail, voyages, vie sociale bien remplie — mais la santé joue également un rôle. « Sortir pour dîner devient un moyen de socialiser sans compromettre d’autres objectifs », explique Linda Haden de Lumina Intelligence. « On voit plus de smoothies et moins de cocktails sur les tables. » La génération Z boit déjà moins, donc les dîners précoces correspondent à leur mode de vie sobre et curieux. Lorsque j’ai interrogé mes collègues de Vogue sur leur heure de repas idéale, une rédactrice a juré par 17h30 : « Mon sommeil et ma fréquence cardiaque sont bien meilleurs quand je dîne tôt ou saute complètement le repas du soir », a-t-elle déclaré. D’autres aiment finir tôt pour se détendre, faire leur routine de soins et se préparer aux séances d’entraînement du matin. Qu’elle soit intentionnelle ou non, cette tendance reflète les pratiques de jeûne comme la méthode 12:12.
Le Dr Joseph Antoun, MD, PhD, souligne deux facteurs clés derrière les dîners précoces de la génération Z : la sensibilisation à la santé et les changements de mode de vie. « Cette génération a grandi en apprenant en ligne sur les rythmes circadiens, la santé intestinale et le métabolisme », dit-il. « Ils savent que les repas tardifs perturbent la digestion, font grimper la glycémie et dérèglent le sommeil et les hormones — toutes des priorités pour eux. » Le télétravail a également facilité le fait de manger pendant le pic métabolique naturel du corps. « Ils considèrent l’horloge comme faisant partie de leur plan nutritionnel », ajoute-t-il.
Les recherches sur le jeûne intermittent — ce que cela représente essentiellement — montrent des résultats mitigés selon l’âge. Le Dr Antoun cite *The Longevity Diet*, soutenu par les études du Dr Valter Longo sur les populations les plus saines du monde. Il met l’accent sur les aliments d’origine végétale, les graisses saines et les protéines modérées, idéalement consommés plus tôt dans la journée.
Les protéines ont aussi leur moment — les astuces autour du fromage blanc inondent TikTok, et les rayons des supermarchés regorgent de produits enrichis en protéines. Bien que les besoins en protéines varient, le moment de consommation compte autant que la quantité. Alors, manger un steak-frites à 17h30 affecte-t-il vos objectifs protéiques ? Pour les lève-tôt de la génération Z, peut-être.
« Pendant nos 20 premières années, les protéines alimentent la croissance », explique le Dr Antoun. « Mais après 18 ans, un excès — surtout d’origine animale — peut suractiver des voies comme mTOR et IGF-1, accélérant le vieillissement. » La conclusion ? Des repas équilibrés plus tôt pourraient être la clé pour rester en bonne santé — et éviter les indigestions nocturnes. Entre 18 et 65 ans, le Dr Antoun suggère de viser environ 0,8 à 1,1 gramme de protéines par kilogramme de poids corporel par jour, de préférence d’origine végétale. Les poudres et barres protéinées peuvent être des options pratiques pour répondre aux besoins quotidiens tout en soutenant la santé musculaire et la longévité — sans dépasser la plage idéale de protéines pour le corps.
Beaucoup de membres de la génération Z sont dans ce que le Dr Antoun appelle la phase « ralentir le vieillissement » — où les choix de mode de vie actuels façonnent la santé et la vitalité futures. Prendre des dîners équilibrés, axés sur les plantes et riches en protéines plus tôt dans la soirée peut aider à maintenir la masse musculaire et à contrôler les processus de vieillissement. « Associez cela aux bénéfices circadiens des repas précoces, et c’est une habitude simple mais puissante pour la longévité », dit-il.
Alors, quel est le meilleur moment pour dîner ? Le Dr Antoun recommande entre 17h30 et 19h, idéalement en finissant 3 à 4 heures avant le coucher. « Cela donne à votre corps le temps de digérer avant que la réparation cellulaire nocturne ne commence », explique-t-il. Le petit-déjeuner devrait être pris dans la première ou les deux premières heures après le réveil pour réinitialiser votre rythme circadien et stabiliser l’énergie, tandis que le déjeuner est idéal en milieu de journée, lorsque le métabolisme est le plus efficace.
« Voyez cela comme nourrir votre corps quand il est prêt à utiliser les nutriments », ajoute le Dr Antoun, « et laissez la nuit être pour le repos, pas la digestion. »
Ce virage vers des repas plus précoces reflète plus qu’un simple abandon des habitudes européennes de dîners tardifs — c’est un changement culturel plus large. « Nous passons de manger pour le plaisir à manger comme une pratique de longévité », dit le Dr Antoun. Le moment où vous mangez compte autant que ce que vous mangez. « Aligner les repas sur le rythme naturel de votre corps offre aux cellules les meilleures conditions pour une réparation et un renouvellement à long terme. »
Ajuster l’horaire des repas est un moyen simple et abordable de ralentir le vieillissement biologique. Dîner plus tôt, privilégier les plantes et se concentrer sur les protéines pourraient être des stratégies clés pour vivre au-delà de 100 ans. La génération Z montre déjà la voie — en buvant et fumant moins tout en faisant plus d’exercice — et la génération Alpha pourrait vivre encore plus longtemps.
« Si ces habitudes persistent, la génération Z pourrait accomplir quelque chose de remarquable : une génération où nos années en bonne santé correspondent enfin à notre durée de vie », conclut le Dr Antoun.
Une table pour deux à 17 heures, s’il vous plaît.
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