Cette année, j’ai décidé d’arrêter de faire des choses que je n’avais pas envie de faire—à moins d’être payée pour (oui, j’en ai même écrit). Plus d’événements obligatoires, plus de me forcer à aller à des soirées juste pour faire acte de présence, plus d’accepter des activités que je savais détester (escape games, prises de parole en public, partager une chambre, le bowling, les voyages en grand groupe—franchement, tout ce qui implique des foules, du froid, du sport ou des rassemblements improvisés sans but… la liste est longue).

J’ai aussi ajusté ma vie sociale. J’ai cessé de faire des efforts pour des gens qui n’en faisaient pas ou qui ne me comprenaient pas vraiment. J’ai arrêté de répondre à ceux qui ne m’écrivaient que quand ils avaient besoin de quelque chose. C’était une purge—un nettoyage de tout ce qui ne correspondait pas à la façon dont je voulais passer mon temps limité.

Ça peut sembler extrême, comme un mantra d’auto-assistance tard-capitaliste tout droit sorti d’un thérapeute Instagram, mais c’était juste une réaction à une vie passée à vouloir plaire et à trop se soucier de ce que pensent les autres. Je me suis dit qu’il fallait que je parte violemment dans l’autre sens pour finalement trouver un équilibre.

Et honnêtement ? Je suis plus heureuse. Les soirées interminables ont été remplacées par des moments de qualité, et je ne me sens pas coupable de sécher un dîner branché suivi d’une nuit en boîte pour regarder Les Osbournes à la place. Mais ma vie est aussi bien plus calme. Samedi dernier, je ne crois pas avoir prononcé un seul mot en dehors du brossage de dents. Je prends rarement des risques désormais—pas de textos hasardeux (je suis mariée, pour être honnête), plus de finir chez des inconnus (une spécialité de ma vingtaine). Je préfère comme ça, mais parfois je me demande : ai-je trop poussé la "protection de ma paix" ?

TikTok regorge de gens qui ont fait pareil et se sentent désormais isolés. Un utilisateur a écrit : "J’ai tellement protégé ma paix que je ne pense plus jamais vouloir de relation." Un autre : "POV : tu as trop protégé ta paix et maintenant tu ne traînes plus qu’avec ta mère." Et encore : "J’ai tellement protégé ma paix que j’ai la vie d’une femme de 85 ans."

L’idée, c’est que tout le monde est tellement focalisé sur la stabilité et l’évitement de l’inconfort qu’on en oublie de vivre. L’isolement est l’opposé de la communauté, ce qui n’est pas sain—ni pour la société ni pour les individus. Mais comment trouver l’équilibre, surtout quand on a toujours eu du mal à dire non ?

Je me demande si l’âge joue un rôle. C’est déprimant de penser à des jeunes de 21 ans qui vont à la salle avant de dormir à 22h avec du scotch sur la bouche (pourquoi tout le monde est toujours à la salle ? Ils s’entraînent pour quoi ?). Ne devraient-ils pas faire des choix de vie douteux—embrasser les mauvaises personnes dans des villes inconnues, pleurer en soirée, arriver au travail avec la gueule de bois ? La vingtaine, c’est fait pour les erreurs, pour découvrir ce qu’on aime et comment on veut vivre. On ne peut pas protéger sa paix si on ne sait même pas ce qui la menace. Un utilisateur l’a parfaitement résumé : "J’ai trop protégé ma paix [je n’ai] jamais rien vécu pour la première fois."

Mais ce n’est pas parce que j’ai 30 ans que je dois vivre comme une nonne. En y repensant, les moments les plus satisfaisants impliquaient souvent un risque ou une hésitation initiale. La première fois que je suis montée dans un rollercoaster (exemple random, mais suivez-moi), j’étais terrifiée—mais c’est finalement devenu la chose la plus excitante que j’aie faite depuis des années.

On dirait presque que c’est fait exprès ! Dernièrement, je me demande si ma focalisation sur la protection de ma paix cette année ne me fait pas rater les hauts et les bas de la vie. Peut-être existe-t-il un juste milieu—où j’évite les événements ennuyeux et les fausses amitiés, mais sans m’isoler complètement non plus.