Voici la traduction en français du texte :
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**« Donne un os à ton chien » par Jeffrey Steingarten** est paru pour la première fois dans le numéro de décembre 1998 de **Vogue**. Pour plus de pépites des archives de **Vogue**, abonnez-vous à leur newsletter Nostalgie.
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**« Une chienne trop grosse »,** déclarai-je en léchant le jus d’une saucisse d’agneau grillée au bois sur mes doigts, **« a toujours du mal à mettre bas. »** Je lisais à voix haute la section sur l’élevage dans **Le Golden Retriever : 47 photos en couleurs vibrantes**. Sky King écoutait attentivement mais gardait le silence—pas seulement parce qu’il n’avait pas encore appris à parler. J’ai remarqué que les jeunes mâles de toutes les espèces perdent vite intérêt quand on aborde les sujets de la mise bas et de l’obésité.
Pourtant, le regard de Sky en disait long—tout comme plus tôt dans la soirée, quand j’avais versé une mesure de croquettes haut de gamme dans sa gamelle avant de me tourner vers mon propre dîner : six saucisses dodues grésillant sur des braises de chêne et de mesquite dans le grill extérieur. **« Je sais que tu veux mon bien »,** semblaient dire ses yeux, **« mais es-tu vraiment sûr que je devrais manger ces granulés secs pendant que tu te délectes du plaisir primal de la viande grillée ? Qui est le carnivore ici ? »**
Je lui lançai un regard comme pour argumenter : **Les chats sont des carnivores—pas les chiens.** Mais je compris son point. Les chiens n’ont pas évolué en mangeant des croquettes, et ils ne les préfèrent pas aujourd’hui. Sky adore les tomates, le steak cru, le steak grillé, les cerises dénoyautées, les pêches, la pizza, les saucisses d’agneau trop cuites, les chaussures de course et les Fudgsicles. Il est indifférent aux chips salées et n’a que faire des Good & Plenty. Il aime aussi manger au lit.
Après le dîner, Sky et moi avons regardé le coucher de soleil sur San Diego, où il vit et où je me rends souvent. De retour à l’intérieur, nous avons élaboré un plan pour répondre à la grande question : **Que devrait vraiment manger un chien en pleine croissance ?** Nous avons commandé une pile de livres en ligne et nous sommes installés avec **Le Golden Retriever**—le seul ouvrage à portée de main. Outre son avertissement sur les femelles obèses, les conseils alimentaires étaient maigres : des croquettes, humidifiées pour les chiots, sèches pour les adultes. Les avantages ? Une nutrition équilibrée, la praticité, et des selles plus compactes. C’était le régime que nous avions suivi avec Sky, nommé par ma femme d’après le rancher-pilote héroïque des émissions de radio et télé des années 1940. (**« Du ciel bleu de l’Ouest surgit Skyyyy Kiiiing ! »**) Son nom n’a pas encore percé dans le top 10 des noms de chiens—actuellement dominé par Sam, Max et Lady. **Tasha ?**
Je devais admettre que Sky avait raison sur les croquettes. Je ne mange pas de nourriture en granulés, et même si une pastille « parfaite » pour humains existait, je doute que beaucoup d’entre nous la choisiraient. J’évite les conserves (sauf le thon, le foie gras et un boudin exceptionnel d’Urt, en France). Je fuis les plats transformés, les « sous-produits de volaille » ou le « digestat de poulet »—ingrédients clés de l’Eukanuba, la formule pour chiots coûteuse que ma femme et le vétérinaire ont choisie pour Sky. Je ne mâche pas non plus des jouets en caoutchouc. Pourtant, je ne me considère pas si différent d’un chiot de grande race. Pourquoi Sky ne mangerait-il pas—
**(L’extrait s’arrête ici, mais l’article poursuit son exploration des régimes canins et de l’éthique des aliments pour animaux.)**
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**Version plus naturelle et fluide :**
Savez-vous ce que je fais ? Selon le Pet Food Institute, la première nourriture industrielle pour chiens a été créée en 1860 par un Américain nommé Spratt. Il était initialement parti en Angleterre pour vendre des paratonnerres, mais a fini par fabriquer des biscuits pour chiens. Cependant, les aliments en boîte et les croquettes ne sont devenus des basiques ménagers qu’après la Seconde Guerre mondiale, rejoignant d’autres inventions gain de temps comme les grille-pain automatiques. Avant cela, la plupart des gens cuisinaient régulièrement pour leurs chiens. Et pourtant, l’Amérique a-t-elle jamais été une nation de chiens malades et chétifs ?
Les chiens prospèrent avec une routine. Ils adorent la stabilité—le changement perturbe leur digestion. Certains maîtres prétendent que les chiens ont un goût peu développé et se moquent des saveurs, utilisant ces excuses pour justifier de servir la même croquette ennuyeuse mois après mois. Mais si les chiens ont vraiment un odorat un million de fois plus fin que le nôtre, comme on nous le répète, alors ils doivent bien connaître quelque chose en matière de saveur.
La plupart des débats sur ce que les humains, les chiens, ou même les pandas des zoos devraient manger finissent par revenir à l’évolution : Que mangions-nous à la préhistoire, quand nos gènes se formaient ? Que mangions-nous dans la nature avant que la civilisation ne déforme nos instincts ?
Sky et moi venons d’arbres généalogiques très différents. Je descendrai