Texte et photos d’Ainhoa Ezkurra Cabello
Cela fait cinquante ans cette année que l’Espagne s’est retirée du Sahara occidental. La blessure reste ouverte. Le peuple sahraoui continue de vivre en exil et dispersé à travers le monde, privé de son droit à l’autodétermination et à la souveraineté.
Le projet Mtmarfga est né de longues conversations avec Mulaha. Elle représente l’expérience de nombreux Sahraouis de la diaspora, soulignant leur invisibilité persistante dans les médias et la conscience publique.
Un document de voyage délivré conformément à la Convention des Nations Unies de 1954 est une pièce d’identité qui permet aux apatrides de voyager à l’étranger lorsqu’ils ne peuvent pas obtenir de passeport de leur pays d’origine.
Identité floue.
Mulaha est arrivée en Espagne enfant via Vacaciones en Paz, un programme humanitaire qui permet depuis des décennies aux enfants sahraouis de passer des étés avec des familles espagnoles, leur offrant soins et une expérience différente de la vie dans les camps de réfugiés. Ce qui a commencé comme un séjour temporaire est devenu un tournant permanent dans sa vie.
Une photo d’enfance de Mulaha posée sur le drapeau du Sahara occidental.
Un détail montre des doigts émergeant à travers une carte déchirée de l’Atlantique, pointant vers le nord-ouest de l’Afrique.
Son histoire personnelle reflète une histoire collective : celle d’une communauté dispersée, fragmentée et largement invisible, vivant entre mémoire et présent. Bien que Mulaha ait passé la majeure partie de sa vie en Espagne, elle reste apatride – un statut qui signifie non seulement un manque de reconnaissance légale, mais aussi l’absence d’une nationalité garantissant des droits fondamentaux que d’autres tiennent pour acquis. En elle coexistent le pays où elle vit et celui qui perdure dans sa langue, ses souvenirs et ses racines. L’année prochaine, après vingt-quatre ans, Mulaha recevra enfin un passeport espagnol, ce qui lui permettra, entre autres, de voyager librement.
Un poème du livre Devenir Seiba de l’écrivaine sahraouie Tfarrab.
Mtmarfga signifie « détendu » en hassanya, un dialecte arabe parlé par le peuple sahraoui. Il fait référence à la façon dont les femmes se reposent chez elles – un geste simple qui symbolise ici la persistance, la résistance et la visibilité. Le projet donne une voix à cette existence discrète, montrant qu’en dépit des difficultés, le peuple sahraoui persévère, revendiquant sa mémoire, son identité et son droit à être vu.
« Ceux qui tentent d’occuper le désert seront engloutis par le sable. »
Nationalité : Apatride
Quand je lui ai demandé :
— Où aimerais-tu aller une fois que tu auras la citoyenneté espagnole ?
Elle a répondu :
— Honnêtement, je n’y ai pas pensé, mais sans aucun doute, je veux explorer l’Afrique.
Mtmarfga
Mulaha Focu Yuli (29)
À propos de l’artiste
Ainhoa Ezkurra (1988) est une artiste visuelle espagnole basée entre Barcelone et Formentera. Formée à la cinématographie, elle travaille sur des projets indépendants et éditoriaux, axés sur le portrait empathique, les traditions et le changement social. Sa photographie explore les stéréotypes, la mémoire collective et les identités diverses, trouvant une beauté humaniste dans les moments du quotidien.
Foire Aux Questions
Bien sûr Voici une liste de FAQ utiles et claires sur Mtmarfga par Ainhoa Ezkurra Cabello
Questions générales pour débutants
1 Qu'est-ce que Mtmarfga
Mtmarfga est une œuvre d'art conceptuelle créée par l'artiste Ainhoa Ezkurra Cabello Elle explore souvent des thèmes comme l'identité, le langage et les systèmes qui structurent notre perception de la réalité
2 Que signifie le mot Mtmarfga
Le mot lui-même n'est pas un mot standard dans aucune langue C'est un terme construit, probablement destiné à provoquer une réflexion sur la façon dont nous attribuons un sens aux symboles et aux sons, et à remettre en question notre désir automatique de définition
3 De quel type d'art s'agit-il Est-ce une peinture, une sculpture ou autre chose
C'est principalement une pièce conceptuelle Elle peut être présentée à travers divers médias comme le texte, l'installation, les médias numériques ou la performance, selon l'exposition spécifique L'idée qui la sous-tend est au cœur de l'œuvre d'art
4 Qui est Ainhoa Ezkurra Cabello
Ainhoa Ezkurra Cabello est une artiste contemporaine connue pour son travail qui croise souvent langage, code et philosophie pour interroger et déconstruire les systèmes sociaux et technologiques établis
Compréhension approfondie et interprétation
5 Quelle est l'idée principale ou le message derrière Mtmarfga
L'idée principale est de nous amener à questionner notre façon de comprendre et de communiquer Elle nous invite à considérer ce qui se passe lorsque le langage se brise ou devient étranger, et comment le sens est construit plutôt qu'inhérent
6 Existe-t-il une bonne façon d'interpréter Mtmarfga
Non, il n'y a pas une seule interprétation correcte L'œuvre est conçue pour être ouverte Votre interprétation personnelle et les réflexions qu'elle suscite en vous font partie intégrante de l'expérience
7 Comment Mtmarfga est-elle liée à la technologie ou au code
L'artiste travaille souvent avec des thèmes du langage numérique et du code Mtmarfga peut être vue comme un parallèle au code informatique – une suite de caractères qui n'a de sens que si l'on comprend le système dans lequel elle opère
8 Quels sont les avantages à s'engager avec une œuvre d'art comme celle-ci
Cela aide à développer la pensée critique, remet en question vos idées préconçues sur la communication et encourage un engagement plus actif et réfléchi avec l'art et le monde qui vous entoure
Questions pratiques