« L’Amérique était mon grand rêve », confie Simon Porte Jacquemus, debout dans son nouveau flagship venant d’ouvrir à Los Angeles. Il s’agit de son deuxième point de vente aux États-Unis, après l’inauguration de sa boutique townhouse sur deux étages dans le SoHo new-yorkais en octobre dernier. « Jacquemus a toujours résonné en Amérique depuis le début », explique-t-il. « Notre premier revendeur était en Californie — Opening Ceremony a été le premier à acheter ma marque. Ils l’ont vendue à New York et à Los Angeles, et ça a tout de suite marché. »
Avec près de 260 mètres carrés sous un plafond voûté, l’espace est si lumineux et ouvert que, malgré son emplacement animé sur Melrose Avenue, on pourrait presque s’imaginer dans une ferme paisible du sud de la France. « Nous avons commencé à chercher un lieu il y a deux ans », partage Jacquemus. « J’étais obsédé par l’idée de créer un grand salon, comme une cabine d’essayage spacieuse — un endroit ultra accueillant, où l’on aurait envie de s’attarder avec ce charme provençal. » Les sols en chevrons sont typiquement français, mais avec une touche particulière : inspirés des parquets parisiens classiques, mais réalisés en pierre. « Et voilà ! Nous avons fusionné les deux univers. »
Au cœur de la boutique, deux canapés extra-longs recouverts de lin jaune soleil sont déjà bondés de visiteurs quelques heures après l’ouverture — certains attendent des chaussures, d’autres créent du contenu, ou simplement s’imprègnent de l’ambiance. Dans tout l’espace, les accessoires sont présentés sur des tables épurées en pierre et métal, conçues par Jacquemus et son équipe. « Elles ressemblent presque à celles que j’ai chez moi », dit-il en riant. « Parfois je me dis, *Pourquoi mes boutiques sont mieux que ma maison ?* Je l’ai dit à mon mari hier ! »
La boutique expose également des pièces issues de la collection d’art personnelle de Jacquemus, notamment une photographie ludique de David Hockney par Peggy Sirota (« C’était évident de l’avoir ici »), des nus sensuels du peintre français Maurice Savin (« Il est méconnu, mais je l’adore »), et deux œuvres de Renoir — une petite gravure et une baigneuse en bronze. « Les objets comptent », souligne-t-il. « Ils donnent une énergie différente à la boutique. »
Une sélection de bijoux en argent vintage et d’articles de maison élégants, comme un étui à cigarettes au style irrésistible, fait le lien entre les collections homme, femme et l’art. Mais les pièces les plus remarquables viennent peut-être de sa capsule exclusive bien-être : un tapis de yoga Jacquemus en édition limitée, une corde à sauter ou une tasse isotherme. Le clou ? Un ensemble d’haltères argentées avec un cube et une sphère à chaque extrémité. « Je suis obsédé par Muscle Beach », avoue-t-il, en référence au célèbre gym en plein air de Venice Beach.
Prochainement, Jacquemus prévoit des boutiques à Miami et des pop-ups estivales à Ibiza, Monaco et Mykonos. « J’adore les boutiques d’été », dit-il. « Les gens sortent de la piscine ou de la plage et ont envie d’acheter quelque chose. Ils sont dans l’état d’esprit de se faire plaisir. Je veux retranscrire ça dans mon espace. »
Alors que Jacquemus parcourt la boutique, des fans s’approchent pour des selfies ou pour faire dédicacer leurs livres Jacquemus (vendus sur place). À l’extérieur, le parking a été transformé en marché monochrome « très français » avec des bananes, des citrons et des fleurs. On a vraiment l’impression qu’il accueille ses invités chez lui. « J’ai toujours rêvé de rassembler les gens, de partager un grand… »
Il dit : « Ugh. » Dans une charmante petite boutique sur Melrose Avenue, son rêve est enfin devenu réalité.
Un aperçu du nouveau lieu Jacquemus à Los Angeles.
Vidéo : Gracieuseté de Jacquemus